ARCHIVES 2010-2011
Les Conférences de l’Hôtel de Ville sont organisées par l’association de philosophie Aussitôt Dit, en partenariat avec le MODYS et La Rotonde-Ecole des Mines, avec le soutien financier de la Ville de Saint-Etienne.
Ci-dessous vous trouverez le programme des conférences en ordre chronologique décroissant :
Conférence n°6
10 mai 2011 , 19 heures, salle Aristide Briand :
Michel de GAUDEMAR,
« le visage »
« Le visage est le lieu où s’inscrit la différence individuelle. C’est la conscience de soi-même à travers une forme sensible. C’est aussi la façon dont se présente l’autre.
Mais le visage se paye notre tête puisque chaque fois que l’on scrute son apparence, on le « dévisage » ! Et chaque fois que la présence de l’autre devient figure, face objectivable, elle cesse d’être « Visage ».
Alors il ne se contente pas de me donner accès à moi même dans une forme sensible, il me donne accès à l’autre au-delà de la figure perçue. Et la rencontre du visage est plutôt l’occasion de me forcer à sortir enfin de moi pour me sentir responsable d’autrui.
Cette rencontre nous apporte-t-elle la conscience de soi ou plutôt la mise en question de la conscience de soi dans la relation éthique ? « L’accès au visage est d’emblée éthique » (Emmanuel Lévinas « Ethique et Infini »).
Agrégé de philosophie, ancien professeur en Classes préparatoires au Lycée Claude Fauriel à St-Etienne, Michel de Gaudemar est membre d’Aussitôt Dit depuis sa fondation en 1994.
Conférence n°7
14 juin 2011 : Mireille DELMAS- MARTY, à propos de son livre : Liberté et sécurité dans un monde dangereux.
(la date de cette conférence, initialement prévue pour le 7 avril a été modifiée
Conférence n° 5
23 mars 2011, à 19 heures,
Salle Aristide Briand, Hôtel de Ville de Saint-Étienne,
Dominique CARDON,
à propos de son livre La démocratie internet
( Éditions du Seuil)
Plus que ce média de communication et d’information, dont on se plaît souvent à dénoncer les périls, Internet est pour Dominique Cardon une forme politique à part entière. Décloisonnant le débat, l’ouvrant à de nouveaux participants, le web renouvelle les possibilités de critique et d’action ; il constitue surtout un laboratoire d’expériences démocratiques, à l’échelle planétaire, qui élargit l’espace public et transforme la nature même de la démocratie. Aussi ce livre nous invite-t-il à penser la révolution numérique, avant de la célébrer ou de la dénigrer.
Dominique Cardon est sociologue au Laboratoire des usages d’Orange-Labs et chercheur associé au Centre d’étude des mouvements sociaux de l’Ecole des Hautes études en Sciences sociales. Ses nombreuses contributions à des ouvrages collectifs ou des revues (Politix, Réseaux, Le Temps des Médias, La Vie des idées) portent sur les usages des outils de coopération, sur les médias et l’espace public, et plus particulièrement, depuis 2003, sur l’Internet et l’espace public international.
Il a également publié en 2010, en collaboration avec Fabien GRANJON, Médiactivistes, aux Presses de Sciences Po.
Conférence n° 4
2 février 2011, à 19 heures
Salle Aristide Briand, Hôtel de Ville de Saint-Étienne
à propos de son livre Concepts. Introduction à l’analyse
(Éditions du Cerf)
Qu’est-ce qu’un concept ? La question n’intéresse pas seulement les chercheurs et les travailleurs intellectuels, elle exprime cette curiosité naturelle, quelque peu inquiète à laquelle expose toute pensée et qui pousse à souhaiter une détermination plus exacte de ce que nous entendons par « pensée ». Que veut dire pour la pensée qu’elle passe par la mise en œuvre de « concepts » ? De quelle nature est alors la discrimination entre le conceptuel et le non-conceptuel ? La prise que les concepts sont censés nous ménager sur quelque chose nous fait-elle saisir la réalité même ? Dans quelles mesures nous rendent-ils par là capables de penser « les choses telles qu’elles sont » ? Et quelles limites faut-il accepter à l’efficacité de nos pensées ? Telles sont les questions que Jocelyn Benoist s’attache à résoudre dans ce livre au fil d’exemples et de mises en situation.
Jocelyn Benoist est professeur de philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France et responsable de l’UMR CNRS Archives Husserl à l’Ecole normale supérieure. Ses travaux portent principalement sur la philosophie du langage et de la connaissance, à travers une confrontation entre la philosophie analytique et la phénoménologie.
Principaux ouvrages
L’idée de phénoménologie, Beauchesne, 2001
Représentations sans objet : aux origines de la phénoménologie et de la philosophie analytique, PUF, 2001
Intentionnalité et langage dans les Recherches logiques de Husserl, PUF, 2001
Entre acte et sens : recherches sur la théorie phénoménologique de la signification, Vrin, 2002
Les limites de l’intentionnalité. Recherches phénoménologiques et analytiques, Vrin, 2005
Sens et sensibilité. L’intentionnalité en contexte, Éditions du Cerf, 2009.
Conférence n° 3 : 14 janvier 2011, à 19 h,
Georges DIDI-HUBERMAN
Salle Aristide Briand, Hôtel de Ville de Saint-Etienne.
Né à St-Etienne, auteur de nombreux ouvrages d’histoire et de philosophie de l’art ainsi que d’articles dans des ouvrages collectifs en différentes langues, maître de conférences à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Georges Didi-Huberman nous parlera de ses dernières recherches dans une conférence ayant pour titre : Montage pathétique.
Cette conférence aura pour point de départ « la critique menée par Roland Barthes, dans son articlele troisième sens* à l’encontre de la scène de lamentations dans le Cuirassé Potemkined’Eisenstein. R.Barthes considère au fond les images de lamentation comme lamentables. Je voudrais mettre en question cette mise en question… » (Georges Didi-Huberman)
Derniers ouvrages publiés : le danseur des solitudes (éditions de Minuit, 2006) , l’image ouverte. Motifs de l’incarnation dans les arts visuels (Gallimard 2007), La ressemblance par contact. Archéologie anachronique et modernité de l’empreinte (éditions de Minuit 2008), Quand les images prennent position. L’oeil de l’histoire 1 (éditions de Minuit 2009), Survivance des lucioles (éditions de Minuit, 2009),Remontages du temps subi. L’oeil de l’histoire 2 (éditions de Minuit, 2010).
* article de R. Barthes dans les cahiers du cinéma n°222, 1970Conférence n° 5
Conférence n°2 :
Mardi 9 novembre 2010 à 19 h
Salle Aristide Briand – Hôtel-de-Ville
à propos de son livre DE LA FRAUDE. LE MONDE DE L’ONAA
Aux Editions du Seuil, La librairie du XXIe siècle, 2010
Aujourd’hui, il semble qu’aucun discours, pas même l’usage d’énoncés scientifiques, n’est à l’abri de dérapages frauduleux, volontaires ou involontaires. Évaluer l’importance d’une fraude financière est possible. Cependant, comment prendre la mesure d’un presque mensonge, de la mauvaise foi ?
En ce temps de crise financière et morale, qui fragilise les démocraties, Henri Atlan, entreprend de repenser le statut de la fraude dans le monde contemporain. Il choisit de nous éclairer à l’aide du concept d’onaa qui désigne en hébreu à la fois la fraude, dans les transactions financières, et la blessure verbale infligée par des paroles. Le monde de l’onaaest celui de l’entre-deux : on ne rêve plus ici de Platon, d’une vérité absolue, totale. À l’idéal d’une impossible pureté, on substitue la conception d’une réalité plausible, utilisant les limites de la loi pour imposer un moindre mal.
Henri Atlan est l’un des pionniers des théories de la complexité et de l’auto-organisation du vivant. Spécialiste de biologie moléculaire et philosophe, grand lecteur de Spinoza, il met en regard la science, les textes bibliques, mythologiques, talmudiques, philosophiques… Révélant une réflexion profonde et originale sur la nature complexe des relations entre la science et l’éthique, sa pensée interroge la compatibilité entre la pensée scientifique, tout entière tournée vers les déterminismes, et la compréhension des complexités, source continue d’indéterminismes. Elle aide à mieux comprendre les enjeux des questions de société que soulèvent le clonage, les découvertes récentes sur les prions, ou la biologie du développement.
Henri Atlan est professeur émérite de Biophysique et Directeur du Centre de Recherche en Biologie Humaine de hôpital universitaire Hadassah (Jérusalem, Israël) ; Directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il a été membre du Comité consultatif national d’éthique pour les Sciences de la Vie et de la Santé de 1983 à 2000.
Principaux ouvrages :
La science est-elle inhumaine ? Essai sur la libre nécessité, Bayard, Paris, 2002 ; Les Étincelles de hasard. T. I : Connaissance spermatique, Seuil, Paris, 1999 ; Le clonage humain (en coll. avec M.Augé, M. Delmas-Marty, R.-P. Droit & N. Fresco), Seuil, Paris, 1999 ; Tout, non, peut-être. Education et vérité. Seuil, Paris, 1991 ; A tort et à raison, Intercritique de la science et du mythe. Seuil, Paris, 1986 (Prix Psyché,1987) ; Entre le cristal et la fumée. Seuil, Paris, 1979 ; L’organisation biologique et la théorie de l’information, Hermann, Paris, 1972
Conférence n° 1 :
Lundi 18 octobre 2010 à 19 h
Salle Aristide Briand – Hôtel-de-Ville
Véronique GUIENNE
À propos de son livre : SAUVER, LAISSER MOURIR, FAIRE MOURIR
Aux Presses Universitaires de Rennes, 2010
Issu d’une recherche sur les dilemmes moraux des professionnels de santé hospitaliers dans des situations difficiles, ce livre montre à partir de témoignages ce qu’est la confrontation quotidienne à la mort et les choix des équipes soignantes. Comment se prennent les décisions médicales en « fin de vie » ? Quelles normes et quelles valeurs structurent ces choix ? Jusqu’où les lois récentes sur le consentement éclairé font-elles du « patient », et non des médecins, le décideur de sa mort ? L’ensemble de l’enquête met en discussion les meilleurs moyens de prendre en compte les points de vue des intéressés pour des décisions plus démocratiques en matière de santé, de vie et de mort.
Sociologue, Véronique Guienne enseigne à l’université de Nantes ; elle est chercheuse au Centre Maurice-Halbwachs (EHESS-CNRS-ENS Paris) et coresponsable du réseau de recherche ETHIS (éthique et santé).
Principaux ouvrages
Action publique et prostitution (avec Jean Danet, Presses Universitaires de Rennes, 2006), Pourquoi l’injustice sociale ? (Eres, 2006), Pratiques sociales de l’argent (avec Jean-Philippe Bouilloud) (Eska, 2000), Au carrefour de l’exploitation (avec Grégoire Philonenko) (Desclée de Brouwer, 1997), Le travail social piégé (L’Harmattan, 1990)